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Que vivent les baleines !

Publié le 25 septembre 2016 dans Le Point.fr

La majorité des baleines à bosse, menacées au XXe siècle, a été retirée de la liste des espèces menacées d’extinction. Une nouvelle qui redonne espoir.

Une baleine
Grâce aux efforts mondiaux de conservation des cétacés depuis un demi-siècle, la grande majorité des populations de baleines à bosse ont été retirées de la liste des espèces en danger par l’Agence américaine océanique et atmosphérique. © AFP/ RODRIGO BUENDIA

Les meilleures nouvelles nous arrivent par des canaux inattendus. Il faut en profiter. Elles ne sont pas si fréquentes … Courant 2015 déjà, l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) estimait que le statut d’espèce en danger d’extinction ne se justifiait plus pour 10 des 14 populations de baleines à bosse et avait ouvert une période de consultation publique afin de fonder sa décision finale sur les meilleures informations scientifiques disponibles. Aujourd’hui, dans une brève note de la dernière livraison de la très sérieuse revue anglaise Nature (Nature, vol. 537, n° 7620, p. 294), on apprend que, grâce aux efforts mondiaux de conservation des cétacés depuis un demi-siècle, la majorité des baleines à bosse ne sont plus menacées d’extinction et ont effectivement été retirées de la liste des espèces en danger par la NOAA.

Il faut se remettre dans l’ambiance du milieu du XXe siècle. Du fait de l’efficacité toujours croissante des techniques, les flottes de nombreux pays menaient d’intenses et ravageuses campagnes de pêche aux baleines sur tous les océans du globe, y compris en Antarctique. On évalue à 50 000 le nombre de baleines tuées par année autour des années 1930. Les biologistes, alarmés, voyaient décroître inexorablement les populations, laissant prévoir une extinction certaine à court terme.

Saccage que l’humanité exerce

Les baleines, bien sûr, ne sont pas les seuls animaux menacés par la technologie industrielle. Mais par leur image populaire, elles restent emblématiques du saccage que l’humanité exerce sur sa planète. Leur extinction aurait sans doute eu un impact profondément nocif sur le moral de ceux qui veulent encore croire que l’humanité peut gérer sa propre puissance et l’empêcher de s’éliminer elle-même. Cette information mérite d’être connue et propagée. Elle montre que le pire n’est pas inévitable et que nous avons encore un avenir devant nous.