Hubert Reeves

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Lettre éditoriale du 23 février 2007

Paris, le 23 février 2007.

Choisir de ne miner ni la Montagne de Kaw,
ni le Parc National de Guyane

Les Guyanais de la Montagne de Kaw ont bien le droit de vivre comme ils l'entendent sans prendre l'or comme étalon du développement durable. Ils ont bien raison de craindre les pollutions des fleuves et des rivières. Ils savent ce qui va disparaître, et comprennent bien que la réhabilitation des sites dégradés ne reconstituera pas la forêt qu'ils aiment et défendent. Ils ne veulent pas nous faire vivre comme eux. Il serait bien légitime que nous ne les obligions pas à vivre comme nous.

J'ai fait le rêve d'une France qui rende hommage à ces peuples autochtones en leur confiant leur avenir au lieu de le leur imposer. Et si mon rêve peut avoir d'heureux prolongements, le Parc national de Guyane doit interdire l'orpaillage. Nous avons la chance que le Président de la République sortant apprécie les cultures des peuples premiers. Quitter la scène présidentielle sur ce geste fort vers des populations qui choisissent de garder leur mode de vie ancestral laisserait une trace positive dans les livres d'Histoire.

Amicalement,

Signature d'Hubert Reeves