Hubert Reeves

Site officiel

Lettre éditoriale précédente :
23 février 2007
(Choisir de ne miner ni la Montagne de Kaw, ni le Parc National de Guyane)
Archives des
lettres éditoriales
Lettre éditoriale suivante :
1er mai 2007
(Mai, mois de victoire du printemps …)

Lettre éditoriale du 14 mars 2007

Paris, le 14 mars 2007.

Mes « oscars » cinématographiques

Ils vont à des documentaires.

Le premier est « Une vérité qui dérange », conférence d'Al Gore filmée et qui alerte sur les effets du réchauffement de la planète. Tout le monde connaît.

Le second, « Notre pain quotidien », du réalisateur autrichien Nikolays Geyrhalter, sort en ce moment, distribué par une nouvelle société, la KMBO. L'auteur a déjà produit d'autres films dont « Pripyat », du nom de l'agglomération proche de Tchernobyl devenue une ville fantôme sous haute surveillance, juste au centre de la zone radioactive qui s'étend de l'Ukraine à la Biélorussie. Avec « Notre pain quotidien », le cinéaste nous entraîne dans les champs … sous les arrosages de pesticides, dans des serres où il faut un scaphandre pour pulvériser des produits, dans des bétaillères, sur des chaînes d'abattage des animaux dits de boucherie, de dépeçage de leurs carcasses … Sans aucun commentaire, ce sont pourtant des successions de vérités … qui dérangent elles aussi, car nous voilà confrontés à la réalité de l'agro-alimentaire intensif transformant les humains en opérateurs muets et automates de leurs gestes, pour que nos assiettes soient remplies. Bon appétit !

Pour regarder la réalité en face, pour faire face à cette réalité et vouloir la changer, rien de tel que ces documentaires. Ils sont déjà bien récompensés et attestent que le cinéma n'ignore pas les grands problèmes écologiques actuels.

Amicalement,

Signature d'Hubert Reeves