Hubert Reeves

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Lettre éditoriale du 19 septembre 2007

Paris, le 19 septembre 2007.

Pour les curieux du Grenelle de l'Environnement

Ce qui se passe en France attire l'attention outre Atlantique. La présidente de la commission de l'environnement du Sénat américain, Barbara Boxer, observe le Grenelle de l'environnement. Nous nous demandons si une initiative semblable a été prise par des élus canadiens.
Nous avions déjà attiré l'attention sur cette expérience sans précédent mettant autour de la table des experts, des représentants des associations de défense de la nature et de l'environnement, des élus locaux, des représentants de l'État, des syndicats et du patronat.
Objectif : une vingtaine de mesures concrètes donnant lieu à une signature officielle fin octobre.

ÉTAPE 1
Les réunions préparatoires : des laboratoires d'idées

Les vacances sont finies. À vrai dire, notre équipe n'a guère eu le temps d'en prendre : Grenelle oblige ! Il est apparu nécessaire de susciter des ateliers intergroupes (l'Atelier intergroupe OGM, par ex). Les six groupes de travail s'attaquent à nouveau aux thèmes du changement climatique, de la biodiversité, des liens entre la santé et l'environnement, des modes de production, de la gouvernance.

Pour notre ligue ROC participante :
Dans ce Grenelle : parmi les idées-force : concilier économie et biodiversité.
En économie de marché, donner une valorisation monétaire à la biodiversité apparaît comme une condition de son respect. Dans le même ordre d'idée, supprimer les aides fiscales à des activités destructrices de biodiversité (assèchement ou boisement de zones humides, par exemple) participerait à enrayer le déclin de milieux de première importance.
Les services écologiques de la biodiversité sont si considérables qu'il devient vital de les préserver, donc de les introduire dans les comptes économiques. Les retombées à attendre sont nombreuses : réduction des pollutions des sols et des nappes phréatiques, diminution des problèmes de santé (allergies, intoxications).

Dans l'avenir : une haute qualité environnementale prenant en compte la biodiversité.
La HQE aurait donc un double objectif : énergie positive et biodiversité positive.
De la même manière qu'on construit maintenant des bâtiments « à énergie positive » (qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en ont besoin), la HQE imposerait un bâti « à biodiversité positive » offrant au moins autant de potentialité pour la biodiversité naturelle que la surface pouvait le permettre avant la construction.

Internet comme outil d'information.
Le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables (MÉDAD) permet à tout internaute de suivre les préparatifs sur son site web.

Les Associations de Protection de la Nature et de l'Environnement de la fédération France Nature Environnement — dont la Ligue pour la protection des oiseaux et notre Ligue ROC sont membres — ont un blog dédié à la propagation de leurs avis au fur et à mesure des réunions des groupes de travail.

Internet comme outil de participation.
Le blog de FNE donne déjà la possibilité de donner un avis.
Le site actuel du MÉDAD ne la donne pas, mais il est prévu de créer un tel outil. La consultation « grand public » aura lieu début octobre, en partie par cette méthode.

ÉTAPE 2
Consultation élargie

Des réunions publiques régionales et un débat sans vote à l'Assemblée nationale et au Sénat devraient avoir lieu.

ÉTAPE 3
Le Grenelle

Le site du Premier ministre précise, rappelons-le : « Ce sera, a insisté le président de la République, une négociation sur des mesures concrètes qui constitueront autant d'engagements pris entre l'État, les partenaires sociaux, les entreprises, les associations et les collectivités territoriales ».

À suivre.

Amicalement,

Signature d'Hubert Reeves